Communiqué de presse de l’exposition galerie Pitch - 2006



Alain Sicard peint toujours sur papier, du papier couché. La précision est nécessaire. Il utilise de la peinture à l’huile, très liquide. C’est ce que l’on voit. Il puise largement dans les reproductions d’œuvres. Catalogues, cartes postales, revues d’art sont la matière première de sa peinture. Les œuvres d’art fascinent Alain Sicard dans leur capacité à produire encore de l’image et leur reproduction encore une autre. C’est ce que l’on sait. Mais sait-on ce que l’on voit ici ? La peinture est tellement léchée qu’elle devient la pellicule du papier couché. Elle nous fait pourtant rentrer dans la trame d’une toile ? Des effets de matière comme des pixels surdimensionnés alors que l’on ne voit aucun motif apparaître ? Même à proximité de l’œuvre, la vision reste floue… Où se positionner ? Quelques exemples d’un processus d’une peinture qui œuvre inlassablement à la contrarier. Pour mieux la montrer ? Pour mieux nous la faire regarder ? Là travaille toute l’ambiguïté de notre propension à consommer l’image, une image que le spectateur veut de plus en plus fidèle. Fidèle à quel modèle ? La question du rapport à l’image n’est pas la seule soulevée par la peinture d’Alain Sicard. Elle ouvre aussi le champ du commentaire sur l’image. Celui qui prend, qui tente de prendre, le pas sur l’œuvre. Nous nous arrêterons donc ici…

Marielle Barascud